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mercredi 26 décembre 2012

D'Holbach : Éthocratie ou Le gouvernement fondé sur la morale


Paul-Henri Thiry, baron d'Holbach (1723-1789)

Éthocratie ou Le gouvernement fondé sur la morale


Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach, né 8 décembre 1723 dans la région d’Allemagne de Rhénanie-Palatinat, et mort à Paris le 21 janvier 1789, était à la fois un savant et un philosophe matérialiste (un athée si vous préférez).

    Il a beaucoup écrit et sa pensée reflète l’esprit du temps. Il est moins connu que les savants et philosophes français de la même époque (Rousseau, Diderot, Voltaire, Condorcet, etc.) et je ne suis pas loin de me demander s’il ne s’agit pas là d’une marque regrettable de chauvinisme (à moins que ses écrits destructeurs vis-à-vis de la religion aient été mal reçus par nos "bien-penseurs"). 

    Je vous avais déjà proposé de lire un extrait de l'un de ses livres sur cette page de mon blog-notes : "La contagion sacrée"

    J’ai choisi cette fois-ci de vous donner à lire cet extrait qui parle de la richesse et du luxe, car vous en conviendrez avec moi, ces deux sujets commencent sérieusement à poser un problème dans notre société de plus en plus inégalitaire.

    Il contient quelques vigoureuses charges contre le luxe, son industrie et ses adeptes, que j’apprécie beaucoup, je vous l’avoue. Je suis souvent excédé d’entendre le discours si convenu sur l’industrie du luxe française. Cette industrie, dont beaucoup sont si fiers, est une survivance de l’ancien régime, un reliquat de notre servitude.  « Le luxe est une forme d'imposture, par laquelle les hommes sont convenus de se tromper les uns les autres, et parviennent souvent à se tromper eux-mêmes » Nous dit le baron d’Holbach.

    Et ses recommandations sur ce que devrait être le devoir des riches dans la société sont plus que jamais d’actualité (y compris pour certains patrons de ces industries du luxe).

    Bien sûr, les puissants de l’époque n’ont pas tenu compte des conseils avisés de ce brave homme. L’état de corruption de la société était déjà trop avancé et bientôt le peuple français désespéré par la faim et l’injustice allait renverser ce régime despotique et aveugle.

    Le baron d’Holbach est mort le 21 janvier 1789 et n’a donc pas assisté à la chute de l’ancien régime, mais il est incontestable que ses écrits ont dû inspirer nombre des hommes courageux qui firent le choix de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité, en 1789.


Chapitre VIII "Des lois morales pour les Riches & les Pauvres"

Page 122

On convient assez généralement que les richesses corrompent les mœurs : il faut donc en conclure que bien des gouvernements ont un profond mépris pour les mœurs, & les regardent comme inutiles à la félicité d'un pays ; surtout en voyant les soins qu'ils se donnent pour allumer la soif de for dans les cœurs des sujets » & pour tâcher de leur ouvrir chaque jour de nouveaux moyens d'augmenter la masse de la richesse nationale. On voit de profonds Politiques ne parler à leurs concitoyens que de nouvelles branches de commerce, d'entreprises lucratives, de conquêtes avantageuses ; ce qui prouve que ces spéculateurs, peu scrupuleux sur la Morale, s'imaginent que leur chère Patrie serait très heureuse en y faisant arriver les richesses du monde- entier. Néanmoins tout peut nous convaincre que si les Dieux, dans leur colère, exauçaient leurs vœux insensés, leur pays, au lieu d'être une île fortunée, deviendrait plutôt le séjour de la corruption, de la discorde, de la vénalité, de la mélancolie, de l'ennui, qui toujours accompagnent la licence des mœurs.
 Les Anglais sont le peuple le plus riche & le plus mélancolique de l'Europe. La liberté même ne peut leur inspirer de la gaieté ; ils craignent de la perdre, parce que chez eux tout entre dans le commerce.

Les Souverains commettent une très grande faute lorsqu'ils montrent beaucoup d'estime pour les richesses ; ils excitent dans les esprits un embrasement général qui ne pourra s'éteindre que par l'anéantissement de la Société. L'avarice est une passion ignoble, personnelle, insociable, & dès lors incompatible avec le vrai patriotisme, avec l’amour du bien public & même de la vraie liberté. Tout est à vendre chez un peuple infecté de cette épidémie sordide ; il ne s'agit que de convenir du prix. Mais comme dans une nation ainsi disposée, & peu sensible à l’honneur, tout se paie argent comptant, le gouvernement n'est jamais assez riche pour acquitter les services qu'on rend à la Patrie. L'honneur, le véritable honneur, toujours inséparable de la vertu, ne se trouve qu'où la vertu réside : la liberté ne peut longtemps subsister dans des âmes avilies ; elle ne peut être sentie & défendue que par des âmes nobles & désintéressées.

Le Commerce, fournissant aux citoyens des moyens de se débarrasser de leurs productions, mérite l'attention de tout gouvernement occupé du bonheur de ses sujets : les meilleures lois que le législateur puisse donner sur cet objet consistent à le protéger & lui donner la liberté la plus grande. Mais si le gouvernement éclairé doit sa protection & sa faveur au Commerce vraiment utile, à celui qui met la nation à portée d'échanger ses denrées superflues contre les choses nécessaires qu'elle est obligée de tirer des étrangers ; ce même gouvernement n'ira pas sacrifier les intérêts du Commerce utile à ceux d'un Commerce inutile & dangereux, qui ne s'occuperait que des objets frivoles du luxe & de la vanité : ils ne sont propres qu’à corrompre les nations. Le Commerçant utile est un homme précieux à son pays, & mérite d’être encouragé par le gouvernement ; le commerçant & l'artisan des marchandises de luxe sont des empoisonneurs publics, dont les denrées séduisantes portent partout la contagion & la folie. On peut les comparer à ces navigateurs qui, voulant dompter sans peine des nations sauvages, portent aux hommes des armes, des couteaux, de l'eau de vie, & aux femmes des colliers, des miroirs, des jouets de nulle valeur.

En un mot, pour fixer les idées nous appellerons Commerce utile celui qui procure aux nations des objets nécessaires à leur subsistance, à leurs premiers besoins, & même à leur commodité & à leur agrément : nous appellerons Commerce de luxe ou Commerce inutile & dangereux, celui qui ne présente aux citoyens que des choses dont ils n'ont aucun besoin réel, & qui ne sont propres qu'à satisfaire les besoins imaginaires de leur vanité. Le Législateur serait très imprudent s'il favorisait une passion fatale que s'il ne peut réprimer ou punir, il ne doit au moins jamais encourager.

Le châtiment le plus doux qu’un Souverain devrait infliger au Luxe serait de le charger d'impôts, & de témoigner pour lui le mépris le plus marqué. Les impôts mis sur le luxe seraient très justes, vu qu'ils ne pourraient tomber que sur les riches, & qu'ils épargneraient les indigents. Les riches eux-mêmes ne pourraient pas s'en plaindre, parce que les objets de luxe n'étant pas d'une nécessité absolue, ils seraient les maîtres de les supprimer pour se soustraire à la taxe. Des impôts très forts sur les Palais somptueux, sur les Jardins, sur des Parcs immenses, sur des équipages, sur tant de valets que l'ostentation arrache à la culture, fur des chevaux sans nombre, etc. ne pourraient manquer de produire à l'Etat des revenus d'autant plus considérables, que la vanité, mère du luxe, est une passion opiniâtre, & qui finirait peut-être par faire imaginer qu'une taxe forte, annonçant l'opulence, doit attirer la considération du public à celui qui s'en trouve chargé.

Mais dans les nations infectées par le luxe, les médecins, faits pour guérir ce mal, en sont plus atteints que les autres ; ils le regardent comme un mal sacré, auquel il n'est pas permis de toucher ; ils aimeront mieux faire vendre le grabat d'un laboureur hors d'état de satisfaire un exacteur, que- d'obliger un curieux à payer pour un tableau, ou une courtisane pour les bijoux & pierreries qu'elle a tirés de ses amants. Le luxe a tellement fasciné les habitants de quelques contrées, que les besoins les plus réels font forcés de céder aux besoins de la vanité. Tel homme se refuse de manger, pour épargner de quoi se montrer dans un carrosse ou sous un habit somptueux.

Les partisans du Luxe ne manqueront pas de nous dire, que les folles dépenses des riches font travailler le pauvre & le mettent à portée de subsister; mais on leur répondra que le vrai pauvre qu'il faudrait encourager, c'est le cultivateur : celui-ci, sans cesse accablé pour satisfaire aux demandes du gouvernement, ne tire aucun profit du luxe, qui lui enlève souvent les coopérateurs de ses travaux, devenus nécessaires pour grossir dans les villes la troupe des valets fainéants dont les riches & les grands aiment à se voir entourés. Nous dirons encore que le luxe déprave les indigents : il les rend paresseux ; il leur fait naître mille besoins qu'ils ne peuvent satisfaire sans danger ou sans crime. Ceux qui ne subsistent que par la vanité ou les fantaisies d'un public en démence, font souvent de très malhonnêtes gens. Rien de plus déplorable que les effets du luxe ou de la vanité bourgeoise, quand elle vient à gagner les classes inférieures. C’est ce luxe qui détermine tant de marchands à faire des banqueroutes, que la loi ne devrait pas traiter avec la même indulgence que des faillites occasionnées par des malheurs imprévus. C'est la fatuité des maîtres, copiée par leurs domestiques, qui remplit les villes de tant de valets fripons. Ces mêmes valets portent la débauche, la passion du jeu, la vanité, jusque dans les villages & les campagnes. Enfin ce sont les vices enfantés par le luxe qui conduisent tant de malheureux au gibet, & tant de jeunes filles à la prostitution.

Rien ne serait donc plus digne de l'attention d'un bon gouvernement, que de réprimer la vanité progressive des citoyens, de les contenir dans les bornes de leur état, de les engager à vivre suivant leurs facultés. Pour donner en effet du LUXE une définition exacte que l’on a si longtemps cherchée, il semble qu'on pourrait dire que c'est une vanité jalouse qui fait que les hommes à l’envi s'efforcent de s’imiter, s'égaler, ou même de se surpasser les uns les autres par des dépenses inutiles, qui excédent leur état ou leurs facultés. Cette définition paraîtrait pouvoir convenir au luxe sous quelque point de vue qu'on l’envisageât. Un Souverain qui, par une vaine ostentation, ruine son Etat pour élever des Palais, pour se faire une cour plus brillante, pour entretenir des armées plus nombreuses que ses revenus ne le comportent, annonce un luxe plus ordinaire, mais plus blâmable sans doute par ses conséquences, qu’un homme du peuple qui se montrerait dans les rues couvert d'habits dans lesquels on verrait l’or se mêler à la soie ; avec cette différence pourtant que ce dernier n'est que ridicule, parce que nos yeux n'y sont pas accoutumés, tandis que la folie plus commune du premier, le rend évidemment coupable de dissiper en dépenses frivoles des sommes qu'il devrait employer à des objets utiles & nécessaires au bien-être de ses sujets.

Le luxe des Souverains est pour une nation le plus grand des malheurs. Les lois fondamentales de tout gouvernement équitable devraient à cet égard contenir la vanité trop commune à ceux qui sont destinés par état à mettre un frein aux passions des autres. La Monarchie fut de tout temps regardée comme le gouvernement lé plus propre à faire naître & à propager le luxe. Ceux que leurs fonctions approchent du Monarque s'efforcent de l’imiter ; communément ils prétendent que c'est pour lui faire honneur ou pour lui plaire, tandis que réellement ils se ruinent dans la vue de se distinguer du vulgaire, avec qui leur vanité souffrirait de les voir confondus. Les riches, quoique d'un rang inférieur, veulent copier les courtisans & les grands, parce que ceux-ci jouissent d'un pouvoir qui toujours en impose. Enfin les citoyens des classes moins élevées imitent autant qu'ils peuvent ceux des classes supérieures, afin de jouir pendant quelques instants du plaisir passager d'être confondus avec leurs supérieurs, ou du moins pour se soustraire au mépris & aux outrages auxquels l'indigence est souvent exposée. Le luxe pénètre plus lentement dans les Républiques, parce que l'homme du peuple y craint moins ses supérieurs, qui d'ailleurs ne sont pas livrés au faste qu'on voit régner dans les cours des Rois.

Dans des nations opulentes la richesse seule est honorable, la pauvreté devient un vice, & l'indigence est rebutée par l'opulence toujours altière. Sous le despotisme, toujours vain & superbe, la pauvreté, la faiblesse, sont communément écrasées. Si des gouvernements plus équitables & plus humains rendaient les grands & les riches plus justes, plus affables, moins dédaigneux pour leurs inférieurs, il y a lieu de croire que ceux-ci seraient moins pressés de sortir de leurs sphères ; alors chaque citoyen, plus content de son état, ne chercherait pas à faire illusion aux autres par des airs de fatuité, dont l’objet est communément de chercher à persuader qu'on possède des avantages qu’on n'a pas réellement.

C'est encore l'arrogance insultante des grands, qui plus ou moins bien imitée par les petits, est la source primitive des ridicules & des travers nationaux, que l’on remarque chez la plupart des habitants de certaines contrées. C'est visiblement de la cour que sont émanés ces airs d'importance, ces manières affectées, cette suffisance dédaigneuse, cette fatuité que copie si gauchement l'homme du commun, en un mot, toutes les impertinences qui rendent quelquefois un peuple entier méprisable aux yeux des étrangers : dans une nation infectée de cette vanité épidémique un homme sensé ne croit voir qu’une troupe de pantomimes, de baladins, de comédiens. Personne ne veut être soi ; chacun jusqu'aux valets, tâche par ses airs & ses manières de passer pour un homme de conséquence. II est bien difficile de trouver une tête solide, un caractère estimable dans un fat, dans un petit-maître, dans un important dont le cerveau n'est rempli que de vent & de bagatelles.

Le luxe est une forme d'imposture, par laquelle les hommes sont convenus de se tromper les uns les autres, & parviennent souvent à se tromper eux-mêmes. Un fat finit quelquefois par se croire un homme d'importance. Une courtisane, par son luxe, veut être prise en public pour une femme de qualité, dont souvent elle a chez elle le ton & les manières. Plus un état est vil par lui-même, & plus ceux qui s'y trouvent placés cherchent à se relever par des signes extérieurs de grandeur ou d'opulence. Les grands des cours despotiques d'Asie se distinguent par une magnificence & par un luxe effréné ; esclaves avilis & rampants dans la présence d'un Sultan orgueilleux, ils tâchent de paraître quelque chose aux yeux de la populace étonnée. La puissance réelle, la vraie grandeur, n'ont nul besoin des secours du faste pour se faire respecter. Un bon Prince rougirait de devoir au vain attirail du luxe la vénération qu'il mérite par lui-même. L'ostentation, l'étiquette, la magnificence, ce que les courtisans appellent la splendeur du trône, ne sont faites le plus souvent que pour cacher aux yeux des peuples la petitesse & la sottise de ceux qui les gouvernent. Rien n’est plus déplacé que la vanité dans un puissant Monarque : cette passion puérile coûte pour l'ordinaire bien des larmes à ses sujets, obligés de travailler sans relâche, sans jamais pouvoir la satisfaire. Le soulagement des peuples constitue la splendeur des grands Rois.

On a reconnu dans tous les siècles les dangers du Luxe répandu dans les classes inférieures du peuple ; on a fait de vains efforts pour Ie réprimer par des Lois somptuaires : mais des législateurs, aveuglés eux-mêmes par la vanité qu'on respire dans les cours, n’ont pas vu que c'était pour imiter les grands que les petits se livraient à mille dépenses ridicules : ils n'ont pas vu que c'était par le Souverain & sa cour que, pour être efficace , la réforme des mœurs aurait dû commencer : enfin ils n'ont pas vu que des lois somptuaires, faites pour les citoyens d'un rang inférieur, ne pouvaient que les avilir de plus en plus, en donnant aux grands encore plus de vanité. Il ne faut donc pas s'étonner si les lois somptuaires ont été presque toujours aussitôt violées ou éludées que publiées.

Lutter contre le luxe introduit chez un peuple, c'est combattre une passion inhérente à la nature humaine. Chaque homme veut, autant qu'il peut, imiter, égaler ou surpasser ses semblables, & sur tout copier ceux qu'il croit ou plus heureux ou plus puissants que lui ; il souffre toutes les fois qu'il y faut renoncer. Dans une Monarchie fastueuse le luxe finira par se déceler, plus ou moins, jusque dans les dernières classes de la Société.

La meilleure des Lois somptuaires serait l'exemple d'un Prince ennemi du luxe & du faste, ami de la simplicité. Cet exemple serait bientôt suivi par les grands de la cour, toujours prêts à recevoir les impressions de leur maître. Dès-lors la modestie deviendrait le signe de la grandeur, du crédit, de la puissance. Pour s'assimiler à leurs supérieurs, les autres citoyens adopteraient sans peine une mode peu coûteuse, & qui cesserait de leur rappeler leur infériorité.

Bien plus, il résulterait de cette conduite des avantages inestimables pour les Grands & les Nobles, qu'un luxe habituel dévore, dont les affaires se dérangent perpétuellement à la cour, qui ne peuvent y paraître sans se croire obligés d'y représenter. De son côté le Monarque ne se verrait pas forcé de se ruiner lui-même, ou plutôt d'écraser son peuple pour fournir aux demandes d'une foule de courtisans obérés, qu'une sage économie mettrait dans l'abondance.

Les femmes, communément si touchées des vains jouets du luxe, prendraient du goût pour la simplicité, aussitôt qu'elle deviendrait la mode de la cour, une marque de grandeur, un moyen de mériter les regards favorables du Prince, dont on se croirait obligé de prendre les manières & le ton.
C'est ainsi que, par le secours de la vanité même, on parviendrait a guérir les plaies que la vanité du luxe fait à tant de nations. C'est le faste des Souverains qui force leurs sujets de se ruiner à leur exemple.

Le luxe de représentation, qui consiste à se faire suivre incessamment de tout l'appareil du faste, & qui trop souvent devient pour la vanité des gens en place le plus grand des besoins, est une source de ruine pour eux & pour les autres. En quittant la cour du Prince l’homme en place va porter son luxe dans la province, qui bientôt s'en trouve infectée ; il dérange ses propres affaires & détruit celles des autres. Le gouvernement le plus prodigue ne peut pas subvenir au faste que la vanité des grands croit nécessaire à leur rang ou a leur dignité.

Mais un gouvernement sage devrait prendre des voies plus directes encore pour réprimer le luxe insolent & scandaleux que viennent étaler en public des femmes consacrées à la débauche. Une Police sévère devrait punir le vice lorsqu'il ose s'élever des trophées aux yeux des nations. Si le gouvernement ne peut empêcher le désordre caché, il doit du moins l’empêcher de se montrer avec un éclat propre à irriter la vertu & à corrompre l'innocence. De quels yeux des femmes honnêtes, des épouses vertueuses, des filles innocentes, doivent-elles voir le fort brillant que la débauche procure à des prostituées, que leurs amants ont la folie de transformer en Déesses ?

Les apologistes du Luxe nous diront que la suppression à la cour & dans les villes produirait une diminution considérable dans les revenus de l’Etat, empêcherait une nation renommée par son goût & ses modes de mettre les autres peuples à contribution, enfin rendrait inutile une multitude d'hommes qui tirent leur subsistance de la vanité de leurs concitoyens.

Un Satyrique célèbre de l'antiquité faisait dire aux hommes avides de son temps, que l’argent devait être le premier objet des recherches ; que la vertu viendrait après l’argent. C’est le langage que semblent tenir à leurs sujets bien des gouvernements qui passent pour éclairés ; c’est celui d’un grand nombre de spéculateurs qui, séduits par les avantages frivoles que le luxe procure, ne voient pas le cortège des maux qu'il entraîne à sa fuite. Nous leur répondrons donc qu'un Etat bien organisé, réglé par une sage économie, par des citoyens honnêtes & modérés, n'a pas besoin de la masse énorme de richesses qui devient nécessaire pour mettre en action les avides sujets d'une nation corrompue par le luxe, où les revenus que l'Etat tire avec violence de vingt villages suffisent à peine pour payer à son gré les prétendus services, ou plutôt la négligence & l’impéritie d'un Courtisan ou d'un Grand. Un Gouvernement corrompu n'est jamais assez riche ; mais un Gouvernement honnête est servi par d'honnêtes citoyens, sur les cœurs desquels l'amour de la Patrie, le désir de la vraie gloire, agissent plus fortement que l'argent. C'est insulter la vertu que de la payer : ainsi, l'on ne peut trop le répéter, les bonnes mœurs sont plus utiles aux nations que les richesses. Une trop grande opulence pervertit les peuples comme les individus : c'est dans la médiocrité que se trouve le plus communément la tranquillité, le vrai bonheur.

L'expérience de tous les temps nous prouve que les peuples les plus riches ne sont rien moins que les peuples les plus fortunés : leur opulence les rend communément ambitieux, arrogants ; ils veulent pour l'ordinaire prescrire des lois aux autres : leur insolence leur attire des ennemis nombreux; vous les voyez perpétuellement en guerre : les revenus ordinaires de l’Etat ne pouvant suffire aux entreprises téméraires d'un Gouvernement altier, il redouble les impôts , il contracte des dettes , que son crédit funeste lui permet d'accumuler : la nation gémit alors sous des taxes multipliées; semblable à ces riches obérés & malaisés, elle ne peut jamais arranger ses affaires; elle est pauvre, quoique remplie de citoyens opulents ; mais ces mauvais citoyens, enrichis aux dépens de leur pays, se livrent au vice, au luxe , à la paresse ; plongés dans la débauche, & tout occupés de leurs plaisirs, ils ne s'embarrassent ni du fort de la Patrie ni du bien-être de leurs concitoyens.

Une nation heureuse est celle qui renferme un grand nombre de bons citoyens. Les bons Princes font de bonnes lois ; & ces lois font les bons sujets. Le bon citoyen est celui qui est utile à son pays, dans quelque classe qu'il se trouve placé : le pauvre remplit sa tâche sociale par un travail honnête, ou dont il résulte un bien solide & réel pour ses concitoyens : le riche remplit la tâche lorsqu'il aide le pauvre à remplir la sienne ; c'est en secourant l’indigence active & laborieuse, c'est en payant ses travaux, c'est en lui facilitant les moyens de subsister, en un mot, c'est par la bienfaisance que le riche peut acquitter ses dettes envers la Société. C’est donc en détournant l’esprit des citoyens riches des fantaisies insensées & nuisibles du luxe & de la vanité, pour le porter vers la bienfaisance utile à la Patrie, que le Législateur établira chez lui l’harmonie sociale, sans laquelle il ne peut y avoir de félicité pour personne.

L'ambition devient communément la passion de celui que ses richesses dispensent de songer à sa subsistance ; le Législateur peut donc se servir avec avantage du désir que le riche a de s'élever de plus en plus, d'être distingué de la foule des citoyens, pour tourner ses vues du côté de l’utilité générale. L'homme opulent qui se rendrait utile à sa patrie par des travaux publics, par des défrichements considérables, par des dessèchements qui augmenteraient la culture & la salubrité, par des canaux qui faciliteraient le commerce intérieur & les arrosements des terres, n'aurait-il pas des droits fondés à la reconnaissance publique ? Un grand, un riche, qui dans leurs domaines doteraient l’indigence pour favoriser la population, établiraient des manufactures capables d'occuper les pauvres, banniraient le désœuvrement & la mendicité, ne mériteraient-ils pas des distinctions, des honneurs, des récompenses à plus juste titre que tant de nobles ou de grands qui absorbent toutes les faveurs du Prince, pour avoir assidûment végété, intrigué, cabalé dans une cour, ou pour s'être ruinés par un faste nuisible pour eux-mêmes & pour les autres.

Si une éducation plus sociable apprenait aux riches, aux nobles, à être citoyens, si les préjugés inhumains de la grandeur ne lui faisaient pas croire que les peuples sont des esclaves destinés à repaître sa vanité, si un orgueil insensé n’étouffait pas d'ordinaire dans les cœurs des hommes les plus opulents & les plus distingués d'un Etat tout sentiment de pitié, de reconnaissance , d'affection sociale ; ne devraient-ils pas être plus flattés d'exercer sur leurs inférieurs l’empire si doux de la bonté qui fait aimer, que l'empire tyrannique de l’injustice & de la vanité qui fait toujours détester ? Les hommes qui passent pour les heureux de la terre ne devraient-ils pas être plus touchés du plaisir solide & pur de répandre le bonheur autour d'eux, que des plaisirs frivoles, mêlés d'amertume & d’ennui, que l’on éprouve dans des villes bruyantes, dans des festins somptueux, dans des cours corrompues qui ne rassemblent que des envieux, des ennemis, & d’où la gaieté véritable est à jamais exclue ? Les vains plaisirs du luxe, la complaisance puérile qu'excite passagèrement le faste, la possession d'un bijou ou d'un meuble précieux, peuvent-ils être comparés aux plaisirs toujours renaissants de la libéralité, à la complaisance intérieure que produit à tout moment le spectacle si doux d'hommes rendus heureux par des bienfaits ? Quel spectacle de la ville, quelle fête brillante de la cour, a droit de plus remuer un cœur sensible que la vue de campagnes devenues fécondes, de cultivateurs rendus à leurs jeux innocents, de la nature entière transformée par ses soins ? La vie est remplie des joies les plus pures, lorsqu'on connait le plaisir de faire du bien.

Voilà les sentiments que l'éducation devrait inspirer à la noblesse, ainsi qu'à l’opulence ; la Législation devrait les fortifier, le Souverain les récompenser. La Morale, toujours en état de prouver à tout citoyen que son intérêt se trouve lié avec celui de ses associés, convaincra les riches que faire du bien c'est placer utilement son argent, c'est se procurer du profit, de l'honneur & de la gloire : la bonté ne peut dégrader aucun mortel. Sous l'autorité d'un bon gouvernement, dont il secondera les vues, le Noble vertueux peut régner lui-même dans ses terres ; il préférera cet empire au plaisir insensé de faire éprouver à ses vassaux un pouvoir tyrannique, une morgue insupportable, de mauvais traitements qui ne lui attireraient que de la haine. C'est ordinairement par leur faute que les puissants de la terre sont détestés de leurs inférieurs ; les injustices des grands produisent & nourrissent les méchancetés des petits. En liant les mains des riches si souvent prêtes à nuire, le Législateur rétablirait promptement un équilibre nécessaire pour faire fleurir les mœurs, & pour rendre ses Etats opulents & fortunés.
Dans tout gouvernement bien ordonné l’agriculture, les manufactures, le commerce, doivent s'attirer les soins attentifs de l’administration, jouir de sa protection constante, s'exercer avec liberté. Voilà les sources légitimes de la richesse de l’Etat & de celle du citoyen. Le sol est la base de la félicité nationale : c'est le sol qui doit fournir à tout un peuple sa subsistance, ses besoins, ses agréments & ses plaisirs. Assez d'écrivains zélés & vertueux ont prouvé par des ouvrages multipliés, l'attention que le gouvernement doit donner à l'Agriculture, de laquelle, comme d'un tronc, partent toutes les branches & les rameaux de l’économie politique. On ne peut rien ajouter aux vues utiles que l’amour du bien public leur a dictées. Dans un ouvrage qui n'a que la Morale pour but, il suffira de répéter qu'elle est toujours d'accord avec la saine Politique. 


Vous pouvez lire l'ouvrage dans son intégralité (mais avec l'orthographe de l'époque) sur le site de la bibliothèque nationale : Gallica.

Mais je vous conseille plutôt d'acheter sa réédition chez CODA.


mercredi 17 août 2011

Paul B. Farrell : Taxez sur les super-riches ou les émeutes feront rage en 2012


Paul B. Farrell : Taxez sur les super-riches ou les émeutes feront rage en 2012

Une fois n’est pas coutume, voici une traduction, et qui plus est, la traduction de l’article d’un journaliste américain, publié dans la rubrique « MarketWatch » de l’édition numérique du Wall Street Journal le 16 aout 2011. Il ne s'agit donc pas de littérature !

J’ai été si étonné par la lecture de ce texte que l’envie m’est venue de le traduire pour le faire connaitre à mes concitoyens, (dans la mesure de mes modestes moyens bien sûr).
Tenus par moi à la machine à café de mon travail ou à la table familiale, les mêmes propos n’ont que peu d’influence sur la marche du monde, j’en suis bien conscient. Mais exprimés par un journaliste américain respecté et lus par une multitude de lecteurs avertis de par le monde, c’est autre chose, convenons-en.

Ce qu’il dit est complètement juste, et il me semble effectivement que nous glissions doucement vers une sorte de pire, si les inconscients qui mènent la barque du monde ne réagissent pas. Peut-être pas l’effondrement cataclysmique tel que celui décrit dans le nouveau film de la série « La planètes des singes » qui vient de sortir au cinéma, et que Paul B. Farrel cite en exemple. Mais il est vrai que l’absurdité et l’incroyable injustice de la crise économique qui se déroule devant nos yeux incrédules commencent à devenir insupportables à de plus en plus de gens. Sous l’effet de la colère qui monte, chacun réagit à sa façon, selon ses moyens ou sa situation.
La révolte peut s’exprimer aussi bien par l’écrit que par le feu.
Je vous recommande vivement la lecture de mon second Post Scriptum, en bas de page...

Voici donc ma traduction ainsi que le lien pour lire le texte original : http://www.marketwatch.com/story/tax-the-super-rich-or-revolution-will-rage-in-2012-2011-08-16?pagenumber=1

Taxez les super-riches ou les émeutes feront rage en 2012

En commentaire : Les 6 raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas empêcher l'effondrement économique.

Quelle année ! Rage à Londres, en Egypte, à Athènes, à Damas. Tout est réel. Pas juste une métaphore du nouveau film "La Planète des Singes" ? Non, bien plus. Et  faites attention : encore plus de colère est à venir. De par notre planète une nouvelle génération est remplie de rage, cause du chômage élevé de l’inflation galopante, des rêves perdus, de l’espoir disparu. Alors que les super-riches, eux, s'enrichissent de plus en plus.
Écoutez ce sifflement : Celui du fusible en train de rapidement se consumer qui nous avertit. Réveillez-vous avant que cette rage ne vous explose au visage. Cette tempête va mettre en danger l'avenir de l'Amérique. Par des forces extérieures, certes. Mais beaucoup plus mortelles, issues du plus profond de notre psyché collective. Nous avons perdu nos repères moraux. Nous sommes en phase d'autodestruction.

Avertissement d’illuminé ? Non, cette alarme provient de l’élite du Fonds monétaire international. Un récent rapport du FMI a examiné les "causes des deux crises économiques majeures des Etats-Unis au cours des 100 dernières années, la Grande Dépression de 1929 et la grande récession de 2007", écrit Foroohar Rana, un chroniqueur économique à Time magazine. "Il y a deux similitudes remarquables dans les époques qui ont précédé ces crises. Les deux ont vu une forte augmentation de l'inégalité des revenus et de la dette des ménages par rapport à leur revenu. "Et dans chaque cas", du fait que les pauvres et les classes moyennes étaient sous pression, ils ont essayé de répondre par l'emprunt afin de maintenir leur niveau de vie."
Mais les riches "se sont enrichis, par les prêts, et cherchant plus d'endroits pour investir, ils ont fait monter les valeurs mobilières, ce qui au final a explosé à la face de tous. Dans les deux époques, la déréglementation financière et des politiques monétaires laxistes ont joué un rôle dans la création de la bulle. Mais l'inégalité elle-même - et la pression politique de ne rien changer, mais de la cacher - fut un facteur crucial dans l'effondrement. 
Les craintes d’un certain milieu ne sont pas un symptôme de la récession. Elles sont la source de celle-ci". Aujourd'hui, les conséquences de la crise nous hantent encore. Il y a cependant encore plus à venir.

La prochaine bulle,

Il y a une nouvelle bulle qui enfle. Personne ne peut l'arrêter ... elle va bientôt exploser.

Vous pigez ? Il y a d'énormes pressions politiques pour ne pas inverser l'inégalité jusque ce que celle-ci "nous explose à la face." Nous nions l'inégalité entre les riches et les autres 99%. Les riches sont accros à l’argent. Toujours plus n'est jamais assez pour eux. Ils prospèrent sur ​​la cupidité, aveugles aux besoins des autres. Pire, ils ne se sentent pas obligé envers l'Amérique comme une nation. Depuis les  milliardaires de Forbes, signataires de la promesse de dons intitulée «pas de nouvelles taxes », jusqu’à l’anti-américaine volonté de Mitch McConnell de saboter l'économie afin de tenir son engagement prioriataire de faire d'Obama le président d'un unique mandat.


Oui mes amis, le nouveau film « Début de la planète des singes » offre un puissant avertissement en parallèle des drapeaux rouges d’alerte du FMI. Écoutez le chroniqueur Zaki Hasan dans le HuffPost. Voici son scénario. Que va-t-il arriver pour l'Amérique si le fossé des inégalités s'agrandit, le marché de l'emploi stagne, la colère grandit ? Une double plongée dans la récession approche.
La prédiction d’Hasan va au-delà de la métaphore. Elle nous montre le profil psychologique d’une Amérique ressemblant à un toxicomane perdu dans sa dépendance. Et comme tous les toxicomanes, nous ne pouvons ni prendre conscience, ni arrêter, notre comportement autodestructeur :

La série de film des « Planètes des singes » a toujours tourné autour de l’idée de dommages que l’homme s’inflige à lui-même - l'idée que son orgueil insatiable le conduit inévitablement à des conséquences catastrophiques pour lui et ceux qui l’entourent, qu’il se manifeste par la cruauté envers les animaux ou la cruauté envers lui-même."
Dans le dernier film de cette série, notre monde est confronté à "la double menace" du génie génétique et d’un super virus. Mais le thème central demeure : "la chute de l'homme résulte de ses propres actions."
Ce film "La planète des singes" est allé plus loin, évoquant jusqu’à l'esprit fatalement défectueux de l'Amérique : "Méfiez-vous de la bête en l’Homme, car c’est la part du Diable " Dans cette scène du début du film, le docteur Cornélius, un orang-outan anthropologue, fait la lecture à haute voix d’antiques parchemins sacrés des singes : "Seul parmi les primates de Dieu, il tue pour le sport ou la convoitise ou la cupidité."
Voila qui nous fait penser à la guerre de Goldman pour dominer la grande jungle de Wall Street.
Et continuant de lire les manuscrits : "Oui, il va assassiner son frère afin de posséder les terres de son frère. Qu'il ne se reproduise pas en grand nombre, car il fera un désert de son domicile et du vôtre. Évitez-le ; repoussez-le dans sa tanière dans la jungle, car il est le messager de la mort."
Oui, l'évolution marche à reculons. Voici que la prophétie se réalise. Les singes savaient que nos cerveaux étaient ceux de saboteurs, détruisant notre juste place au sommet de la chaîne alimentaire de la jungle : "L'homme est une nuisance. Il dévore toutes ses ressources alimentaires dans la forêt, puis migre vers nos vertes cultures et les ravage. Plus rapidement il est exterminé, meilleur c’est."

Attention : La rage est en train de balayer Londres, Damas, Tripoli, le désert du Sahara se propage. 
Le tour de l'Amérique va-t-il venir ?

Imposons fiscalement les super-riches, ou la révolution se répandra prochainement sur l’Amérique.
Oui, faisons payer les super-riches. Taxons-les maintenant, avant que les autres 99% de la population ne se lèvent, et déclenchent une nouvelle révolution américaine, une autre crise, une nouvelle Grande Dépression. 
Historiquement, les révolutions se construisent sur de longues périodes, nourries progressivement par de plus en plus de pression jusqu’à atteindre la masse critique. Puis, "quelque chose se passe." Soudain. Imprévisible. Une étincelle déclenche l'embrasement. 

Personne ne l'a vue venir en Egypte. La simple mention sur la page facebook d'un jeune cadre de Google d’un suicide dans un village reculé, est devenue une source virale, qui a provoqué une colère incontrôlable qui ne put être arrêtée.

Alors, réfléchissez sérieusement aux six avertissements suivants à propos de la nouvelle méga-bulle qui va bientôt nous exploser collectivement à la face :

1. Attention : Le chômage élevé est à court terme une véritable bombe à retardement.

Un rapport spécial publié dans le Time, «Pauvre vs Riche : un nouveau conflit mondial », nous avertissait qu'un «conflit entre deux mondes – l’un riche, l’autre pauvre - était en développement, et que le champ de bataille était la planète elle-même. »
Seulement 25 nations développées de 750 millions de citoyens « consomment la plupart des ressources de la planète ... profitent des plus hauts niveaux de vie de l’histoire. » Mais maintenant, ils sont face à 100 pays pauvres peuplés de 2 milliards de personnes, la plupart vivant dans la pauvreté, tous exigeant « une part toujours plus grande de cette richesse. » Un leader britannique appelle cela une « bombe à retardement pour l’espèce humaine. »

2. Attention : Les réductions d'impôts pour les riches augmentent le chômage des jeunes.

Dans une colonne du New York Times, Matthew Klein, un Conseiller de 24 ans, chercheur en relations internationales, a fait le parallèle entre le taux de chômage de 25% chez les jeunes Egyptiens et celui de 21% pour les jeunes Américains : «Les jeunes portent tout le poids de la charge» qui résulte des efforts des gouvernements pour rééquilibrer les budgets. «Les impôts sur les travailleurs sont augmentés, les dépenses sur l'éducation sont coupées tandis que les subventions et les droits d'hypothèque pour les personnes âgées sont intouchables. » Et qu’il y a encore plus de réductions d'impôt pour les riches.

3. Attention : Les riches s'enrichissent sur l'inflation des matières premières, les pauvres se mettent en colère.

John Waggoner de USAToday a averti dans un article : « une flambée des prix alimentaires jettera des millions de personnes dans la pauvreté et la faim. » La « hausse des prix alimentaires signifie une descente dans l'extrême pauvreté et la faim, avertit la Banque mondiale. » Le conseiller financier PIMCO avertit que l'inflation des matières premières expose «aux inégalités sous-jacentes et aux brûlantes questions liées à la qualité de la vie qui couvent sous la surface. »

4. Attention : Les super-riches sont aveuglés par leur dépendance à l'argent.

Dans "Free Lunch : Comment les plus riches américains s’enrichissent aux frais du gouvernement (En s’en tenant à la loi)," David Cay Johnston explique que les riches sont comme des toxicomanes, et que leur addiction à l'argent est comme la dépendance à la cocaïne, trop n'est jamais assez. Selon des données récentes : "300.000 Américains", soit le top ten de 1% des revenus "ont un revenu presque équivalent à celui des 150 million d’Américains qui composent la moitié économique la plus faible de notre population".

5. Attention : Les politiciens sont corrompus par cette dépendance à la cupidité des super-riches.

Dans "Le pacte suicide de Washington" Ezra Klein de  Newsweek met en garde : "Le congrès nous fait prendre le cap vers le pire de tous les mondes : des pertes d'emplois massives et une explosion du déficit." Et le drame du plafond de la dette ne fait juste que rendre les choses beaucoup plus graves. Des millions d'emplois ont été perdus durant les années Bush, en plus de ses guerres, et de ses réductions d'impôts pour les riches. Pourtant, aujourd'hui, le GOP (La majorité républicaine au congrès) est dans le déni total de ce legs, aveuglé par son obsession de détruire la présidence Obama, quelqu’en soient les conséquences.

               
6. Attention : Bientôt la colère emportera les révolutionnaires, puis dominera l’Amérique du "Tiers Monde".

Oui, nous sommes mûrs pour une révolution surprise. Dans "Amérique du Tiers Monde" Arianna Huffington avertit: "Washington s'est précipité au secours de Wall Street, mais a oublié Main Street" (NDT : les gens de la rue). A présent, la promesse de Bernanke d'un argent bon marché jusqu'en 2013 n'est qu'un "repas gratuit" pour les 1% les plus riches. En attendant, "un Américain sur cinq est au chômage ou sous-employé. Une famille sur neuf incapable de régler le paiement minimum de ses cartes de crédit. Une personne sur huit est hypothéquée en défaut de paiement ou sous saisie. Un Américain sur huit dépend de coupons alimentaires. L’ascension sociale a toujours été au cœur de l'American Dream ... cette promesse a été brisée ... Le rêve américain devient un cauchemar. »

Réveillez-vous les gars. Les toxicos super-riches détruisent le rêve américain de tous. Ils détruisent l'économie américaine. Ils ne se soucient pas de vous. Oui, ils entendent la bombe à retardement. Et ils stockent l'argent.

Ne dites pas que vous n'avez pas été avertis. Le FMI voit ce nouvel effondrement se propager rapidement à travers la planète. Ouvrez vos yeux. Vous n'êtes pas en train de regarder un film.
Il ne s’agit pas d’une métaphore. Préparez-vous dès maintenant pour la révolution, la lutte des classes, le krach boursier, l'effondrement économique, un plan pour une autre dépression.

Post Scriptum : Cet avertissement vaut bien sûr pour nos "élites" françaises, vous vous en doutez, et pour  notre anachronique président qui a donné le signal de leur festin le soir de son élection au Fouquet's...


2ème Post Scriptum, au 21/08/2011 : Il ne fallait pas s'inquiéter outre-mesure d'une éventuelle révolution américaine M. Farrel ! L'armée américaine est là qui veille !
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