Article mis à jour le 16 juillet 2023.
Dans son livre « Comprendre le pouvoir », Noam Chomsky montre qui détient vraiment le pouvoir politique en mentionnant deux articles révélateurs parus dans la presse économique en 1992 et 1993 :
Extrait du chapitre 10 ‘‘ Le tournant’’, pages 278 à 280 dans l’édition française chez ‘‘aden’’.
« … immédiatement après les élections de 1992, le Wall Street Journal a publié un article en première page informant ses lecteurs qu’il n’y avait aucune raison de craindre que les soi-disant ‘‘gauchistes’’ entourant Clinton agissent différemment en prenant leurs fonctions. Bien sûr, le milieu des affaires le savait parfaitement, comme vous pouvez le voir en observant les marchés financiers vers la fin de la campagne électorale. Quoi qu’il en soit, le Wall Street Journal expliquait pourquoi, c'est-à-dire que si par accident Clinton ou tout autre candidat essayait bel et bien d’initier un programme de réforme sociale aux Etats-Unis, on y mettrait fin sur le champ. Ils n’ont fait que rappeler l’évidence et donner les chiffres.Les Etats-Unis sont profondément endettés – en réalité, cela faisait partie de l’ensemble du programme Reagan / Bush : endetter le pays au point que le gouvernement n’ait presque plus aucun moyen de conserver leurs programmes de dépenses sociales. Et le véritable sens de « être endetté », c’est que le Département des Finances a vendu énormément de titres, obligations, etc. – aux investisseurs, qui se les échangent ensuite sur le marché obligataire. D’après le Wall Street Journal, actuellement, environ 150 milliards de dollars sont échangés chaque jour de cette façon uniquement en bons du Trésor. L’article explique ensuite ce que cela signifie : cela signifie que si telle ou telle mesure du gouvernement américain déplaît à la communauté d’investisseurs qui détient ces titres, cette dernière peut très rapidement vendre une toute petite quantité de bons du Trésor en guise de signal, ce qui aurait pour effet immédiat d’augmenter le taux d’intérêt de 1% et d’aggraver le déficit de 20 milliards de dollars en une nuit – autrement dit si Clinton (dans une hypothèse improbable disons) proposait un programme de dépense sociales à 20 milliards de dollars, la communauté internationales des investisseurs pourrait instantanément le transformer en budget de 40 milliards de dollars, rien qu’avec un signal, et toute autre mesure en ce sens serait alors avortée.De même, un excellent article est paru dans l’Economist de Londres – vous savez, ce journal spécialiste du libre-échange et de l’idéologie populaire – au sujet du fait que les pays de l’Europe de l’Est se sont remis à élire des socialistes et des communistes au pouvoir. Mais le message de fond de l’article, c’était ne vous inquiétez pas, parce que disaient-ils, « la politique du gouvernement restera exactement telle quelle est parce qu’on les tient par les couilles : c’est nous qui contrôlons les monnaies internationales, et nous sommes les seuls à pouvoir leur accorder des prêts, nous pouvons détruire leur économie si ça nous chante, ils ne pourront rien faire. Ils peuvent jouer n’importe quels jeux politiques et même prétendre être en démocratie si ça leur fait plaisir – tout ce qui leur chante – tant que « la politique du gouvernement ne dépend pas des politiques ».
http://www.understandingpower.com/chap10.htm
Je vous conseille également de lire cette page écrite par Noam Chomsky en 1995 pour Z magazine :
http://www.thirdworldtraveler.com/Chomsky/Rollback_Part1_Chom.html
Mise à jour au 16 juillet 2023 :
La "pseudo crise" des retraites.
Si vous avez lu l'article ci-dessus, peut-être commencez-vous de comprendre pourquoi le président Macron, qui s'était engagé en 2019 à ne pas repousser l'âge légal du départ en retraite (voir la vidéo ci-dessous), a finalement fait passer cette réforme en force.
"Mes bons amis, travaillez plus longtemps"
Le président Macron, tout fanfaron qu'il est, faisant étalage de sa prétendue compétence à grand renfort de discours pleins d'assurance insolente, ne fait en vérité qu'obéir aux marchés financiers.
Amis lecteurs de droite, ne vous hérissez pas et de grâce continuez de lire, vous me remercierez.
J'avais expliqué sur mon site Transitio en avril 2017, grace à un article du Wall Street Journal, d'où venait Emmanuel Macron, c'est-à-dire du monde de la finance. A grand renfort d'argent et d'ingénierie sociale et grâce à l'idiote utile Marine Le Pen, M. Macron a été mis en place pour réaliser le cahier des charges fixé par les marchés financiers.
(Lire l'article : En transition vers la peste ou le choléra.)
C'est aussi simple que cela :
S'il n'applique pas les exigences des banques des marchés financiers, c'est très simple, les agences de notation comme Fitch, Standard & Poor's ou Moody's dégraderont la note de solvabilité de la dette de la France et les taux d'emprunts pour financer la politique publique et l'économie française dans son ensemble augmenteront.
La réforme des retraites ayant trop trainé, le 28 avril 2023, l'agence de notation Fitch a dégradé la note de la France de AA à AA-.
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