mercredi 25 novembre 2009

Marc Aurèle : Pensées pour moi-même


Marc Aurèle, "Pensées pour moi-même"


    Marc-Aurèle (121-180), fut cet empereur romain exceptionnel, initié très tôt à la philosophie à travers la lecture d'Épictète. Il consacra malheureusement la plus grande partie de son existence à la guerre contre les Barbares, dans la région du Danube. Ce fut pourtant au cours de ces expéditions guerrières qu'il écrivit ses Pensées. Celles-ci furent réunies après sa mort sous le titre "À lui-même". Il mourut sur le front du Danube, en 180, probablement à Vienne.

Avec Marc-Aurèle, la philosophie a régné. Un moment, grâce à lui, le monde a été gouverné par l'homme le meilleur et le plus grand de son siècle ", a écrit Ernest Renan (Marc-Aurèle, ou la fin du monde antique, rééd. Le Livre de Poche, Biblio-Essais).

Toutes ses pensées sont profondes et utiles pour qui le lit.

En voici deux prisent presque au hasard :


''Pensées pour moi-même'' (VIII, 26) 

La vraie joie de l’homme, c’est de faire ce qui est propre à l’homme. Or le privilège de l’homme, c’est d’être bienveillant à l’égard de ses semblables, de surmonter les agitations des sens, de discerner les perceptions qui méritent créance, et de contempler la nature universelle et l’ensemble des faits dont elle règle le cours.



''Pensées pour moi-même'' (IX, 29)

La cause universelle est un torrent qui entraîne toutes choses. Aussi, qu’ils sont naïfs même ces prétendus hommes d’État qui s’imaginent régler par la philosophie la pratique des affaires ! Ce sont des enfants qui ont encore la morve au nez. Ô homme, que te faut-il donc ? Borne-toi à faire ce que présentement la nature exige. Agis, puisque tu le peux ; et ne t’inquiète pas de savoir si quelqu’un regarde ce que tu fais. Ne va pas espérer non plus la République de Platon ; mais sache te contenter du plus léger progrès ; et si tu réussis, ne crois pas avoir gagné si peu de chose. Qui peut en effet changer l’esprit des hommes ? Et tant qu’on ne parvient pas à modifier les cœurs et les opinions, qu’obtient-on, si ce n’est l’obéissance d’esclaves, qui gémissent, et d’hypocrites, qui feignent de croire à ce qu’ils font ? Poursuis donc maintenant ; et continue à me citer Alexandre, Philippe et Démétrius de Phalère. On verra s’ils ont bien compris ce que veut la commune nature, et s’ils ont su faire leur propre éducation. Mais s’ils n’ont eu qu’un personnage plus ou moins dramatique, je ne connais personne qui puisse me condamner à les imiter. L’œuvre de la philosophie est aussi simple que modeste. Ne me pousse donc pas à une morgue solennelle.


Petit cadeau :

Vous pouvez lire le livre entier sur cette page :



Aucun commentaire: