Que vaut la beauté sans la bonté, l'humanité, et tout ce qui va avec ?
Extrait du dialogue entre Polystrate et Lycinos, dans ''Les Portraits''
Ci-contre, un exemple de la beauté qui fait peur, celle d'une femme avec un masque de beauté à base de chocolat !
"Et de fait, comme tu n’es pas sans le savoir, j’accorde à la douceur, à l’humanité, à la générosité, à la culture, la préséance sur la beauté. Sinon, ce serait aussi absurde et ridicule que d’aimer les vêtements plutôt que le corps. Mais la beauté atteint à la perfection quand la vertu morale et le charme physique se rejoignent. Sans doute pourrais-je te citer bien des femmes remarquables sous le rapport de la beauté, mais qui par ailleurs font honte à cette beauté : il suffit qu’elle ouvre la bouche pour qu’elle perde sa fleur, se fane, car elle souffre de la comparaison, se discrédite en vivant – et elle vaut mieux que cela – avec une maitresse peu recommandable, son âme. Ce genre de femme me fait penser aux sanctuaires égyptiens : dans ce pays, le temple lui-même est très beau et très grand, bâti qu’il est de pierres coûteuses, rehaussé de dorures et de peintures, mais, à l’intérieur, si tu cherches le dieu, tu trouves un singe, un ibis, un bouc ou une chatte. On peut voir beaucoup de femmes qui ressemblent à cela.
Eh bien, la beauté ne suffit pas, si elle n’est rehaussée d’honnêtes ornements, non pas, s’entends, d’habits de pourpre et de colliers, mais, comme je l’ai dit tout à l’heure, de vertu, de tempérance, de bonté, d’humanité, et de tout ce qui va avec."
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